Cette journée d'études de Design en Séminaire cherchera à identifier comment les approches computationnelles, les instrumentations numériques, l'usage d'algorithmes rattachés à la famille de l'intelligence artificielle, la mobilisation des données pour informer les modèles, la matérialisation des objets en conception à l'aide de machines numériques ou la robotique créative, renouvellent nos relations aux machines.
Ces modalités naissent avec par exemple la mise au point des premiers automates, elles trouvent avec la cybernétique, au milieu du XXe siècle, un terreau propice à leurs développements. La mécanologie de Jacques Laffite et Gilbert Simodon nous ont conduit à considérer la technique en tant que système. La notion de système technique repose sur l'idée que les artefacts construits, aussi bien que les objets immatériels, sont inter-reliés, qu'ils entretiennent des relations avec d'autres sphères de l'activité sociale, et qu'ils s'inscrivent dans une dynamique d'évolution.
Les récents developpements technologiques conduisent à la réalisation de dispositifs de plus en plus complexes, des dispositifs en réseau, des systèmes d'agents en interaction intégrant des capacités de collecte d'information, de traitement ou de calcul et comprenant des actionneurs, permettant à ces artefacts d'agir sur le monde. Cette capacité computationnelle donne aux machines une forme d'autonomie, elle s'appuie sur des processus adaptatifs, auto-organisationnels, aux propriétés émergentes.
Ces dernières années, la généralisation des technologies numériques et la constitution des méga-données accélèrent les convergences entre le numérique, les réalités physique et la biologie. L'encodage des processus, la modélisation paramétrique et générative, induisent de nouvelles relations avec les sciences du vivant, ces approches "néo-mécanistes" mobilisent les données et réactualisent la notion d'information.
Nous réunissons un ensemble de chercheurs, architectes, designers, philosophes, informaticiens et historiens, pour porter un regard sur les interactions entre nature et artifice, pour considérer des postures de conception et des domaines d'application. Nous articulons nos analyses autour de trois principales thématiques : néo-mécanisme et environnement artificiel, nouveaux rapports au vivant et data physicalisation. Nous considèrerons ces questionnements à la fois à travers une appréhension historique et à travers des expérimentations plus récentes.
Les intervenants :
— Manola Antonioli, philosophe, ENSA Paris La Villette - LAA (UMR 7218 LAVUE CNRS)
— Yann Blanchi, architecte, ENSA Paris Val de Seine, EVCAU
— Gérard Chazal, historien, philosophe, Professeur honoraire, Université de Bourgogne
— Anne Lefébvre, philosophe, ENS Cachan
— Philippe Marin, designer, Univ. Grenoble Alpes, ENSA Grenoble, MHAevt (EA7445)
— Elisatbeth Mortamais, architecte, paysagiste, ENSA Paris Val de Seine, EVCAU
—Serge Payen, designer, ENSCI-Les Ateliers
— Aurélien Tabard, informaticien, Université Lyon 1, LIRIS (UMR 5205)
Comité scientifique :
— Armand Behar (ENSCI)
— Anne Lefebvre (ENS)
— Philippe Marin (UGA, ENSAG, MHAevt)
Design en séminaire, espace d'échanges et de réflexion sur les enjeux auxquels la recherche en design est confrontée, est initié par l'équipe de Recherche et le centre de documentation de l'ENSCI. Il génère une recherche en mouvement dans les domaines du numérique, de l'innovation sociale et publique, dans la science et dans les nouveaux modèles économiques et industriels.
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