Projet d'atelier en création industrielle de Leopold Korzybski, réalisé dans le cadre de l'atelier de projet "Informe" encadré par Stéphane Villard.
Tous les ans en Europe, 1.6 millions de tonnes de moquette se retrouvent dans les décharges ou incinérateurs, soit la superficie de Paris en 1 jour. Aux États-Unis, c'est 4 milliards par an, soit la superficie de Paris tout les 1h30. Parmi ces moquettes, il y a la moquette d'exposition. C'est une fine moquette de type velours qui est composée la plupart du temps d'un mélange de polypropylène, de latex et de carbonate de calcium. C'est ce mélange qui rend le recyclage de cette moquette difficile voire impossible. Pour un salon d'exposition, ce sont environ 10 000 m2 de moquette qui peuvent être posés puis jetés en 2 ou 3 jours.
Avec la pression et la chaleur, j'arrive à « souder » des couches de moquette en plaques. J'ai fabriqué une presse que je mets dans une étuve. En jouant avec trois paramètres, nombre de couches (1 à 20), température (180°C-200°C) et temps de cuisson (30 m à 2 h) : j'arrive à obtenir des matières aux propriétés différentes des plaques; fines et fragiles, d'autres plus fibreuses, aérées et légères, jusqu'à une substance dense et étanche.
D'une substance synthétique, fibreuse et perméable, adaptée à l'intérieur, je peux donc obtenir des matières étanches et rigides, utilisables en revêtement extérieur ou en revêtement de sol : toiture, façade et carrelage. La matière première est abondante, et sa transformation pourrait être produite à l'échelle industrielle.
Quand la pâte est encore chaude elle a une consistance modelable mais se casse. Je la travaille rapidement avant qu'elle ne refroidisse comme une fine couche d'argile. J'en fais un contenant dont la forme est due en partie au hasard. Une fois la pâte dure elle ressemble à une matière minérale.
